Accord d’été avec touche hivernale pour les travailleurs
Dans une première réaction générale à l’accord conclu cet été par le gouvernement Michel, la FGTB émet un jugement impitoyable.
Le budget présenté ne comporte toujours aucune mesure structurelle susceptible de garantir une fiscalité juste. Apparemment, les cadeaux fiscaux octroyés aux grosses fortunes et aux grandes entreprises sont toujours la priorité des priorités pour l’équipe Michel. Au lieu d’une réforme équitable de l’impôt sur les bénéfices des sociétés, il est apparemment question d’une réduction pure et simple du taux de l’impôt des sociétés. Une mesure incompréhensible, d’autant qu’elle engendrera moins de rentrées pour les finances publiques. Et que la dette publique ne cessera d’augmenter en raison de ce nouveau cadeau qu’est la baisse du taux de l’ISoc. Une mesure inacceptable, d’autant que le gouvernement prévoit des miettes en compensation. Les entreprises encaissent sans aucune contrepartie. Et le point de fierté de ce budget, à savoir la taxation des comptes-titres, est un remède homéopathique qui n’a que l’apparence d’un impôt sur les fortunes. De plus, tous ceux qui savent se permettre de placer leur argent en investissant en actions ou dans des capitaux à risque, paieront moins de précompte mobilier – à nouveau une mesure en faveur des nantis, et non de ladite classe moyenne.
Par contre, pour les travailleurs, l’accord prévoit une extension de la flexibilité, la réintroduction de la période d’essai qui sera synonyme d’insécurité pour les travailleurs concernés, l’extension des flexi-jobs qui diminuera les droits sociaux des actifs et les recettes de la sécurité sociale, l’extension du travail de nuit et du dimanche qui est en contradiction flagrante avec le travail faisable, le démantèlement du statut du personnel des services publics, c’est à dire une attaque directe contre les nominations à titre définitif dans la fonction publique,…
La FGTB constate une fois de plus que les mesures sont loin d’être équilibrées. A nouveau faire payer la population, alors qu’aucun effort n’est demandé aux entreprises ni aux nantis, ce n’est pas correct ! Les entreprises et les plus fortunés sont servis au doigt et à l’œil, alors que les travailleurs, les pensionnés, les demandeurs d’emploi et les jeunes doivent accepter une diminution de leur protection sociale, une détérioration de leurs conditions de travail, une baisse de leur pouvoir d’achat.
L’ADN de couleur bleu foncé de ce gouvernement commence à coûter cher. L’accord conclu cet été est imbuvable, déséquilibré et injuste. Une honte pour le gouvernement.