Le dumping social, une triste réalité (Laurent Dufrasne)
Laurent Dufrasne (CGSP Mons-Borinage): « L’avenir peut être optimiste »
par Ameline Delvaux
Laurent Dufrasne menait une grande marche entre Mons et Bruxelles, il y a 10 jours. A travers cette action, il souhaite sensibiliser les citoyens sur le sort de la fonction publique, selon lui, en danger. L’occasion de faire le point sur la commune de Quévy, notamment, en grande difficulté financière. Elle n’a toujours pas voté son budget 2015.
Dernière action de la CGSP, cette marche de Mons à Bruxelles, à pied la semaine dernière. Satisfait ?
Je suis très satisfait de l’action. On a eu beaucoup de retour. C’était un de nos objectifs, toucher les citoyens. Et ils nous ont encouragés. Nous sommes aussi satisfaits au niveau politique. Nous avons eu des retours de députés fédéraux de l’opposition, ils s’intéressent maintenant à nos dossiers, notamment celui des pensions. Nous avons ouvert une brèche.
Pensez-vous vraiment que toutes les actions menées auront réellement un impact ?
On ne doit pas se leurrer. Les militants de Mons-Borinage mènent des actions, mais on sait que les choses ne vont pas fondamentalement changer. Par contre, en ne faisant rien, il est évident que rien ne bougera non plus. Notre but est d’éveiller une prise de conscience sur l’intérêt des services publics. Beaucoup de citoyens ne se rendent pas compte de l’importance des services publics, ni les politiques, qui les abandonnent. C’est là-dessus qu’on travaille.
Nos communes sont en déficit, passera-t-on par la case licenciement?
Notre crainte sur le long terme est en effet de voir du personnel sacrifié. La situation des pouvoirs locaux est difficilement maintenable. Pour l’instant, nous avons la chance d’être épargnés dans notre région, mais on reste vigilant. Grâce à nos combats, nous avons enfin obtenu un décret du parlement wallon qui impose aux pouvoirs locaux de nous communiquer les données financières et le bilan social. Nous avons donc maintenant la capacité d’anticiper les problèmes grâce à ces informations. On devrait pouvoir éviter les licenciements et les situations de fait accompli. Tout ce que je peux dire, c’est que pour le moment sur Mons-Borinage les pertes d’emplois ne sont pas à l’ordre du jour.