Le rapport de la Banque nationale de Belgique n’obtient pas le feu vert de la FGTB
Rudy De Leeuw, président de la FGTB et membre, en cette qualité, du Conseil de régence de la Banque Nationale de Belgique, n’a pas souscrit au rapport de la BNB. Si la FGTB peut soutenir un certain nombre de points, plusieurs parties du rapport posent de gros problèmes. C’est pourquoi, le président de la FGTB ne peut pas approuver le rapport en tant que membre du Conseil de régence de la BNB.
Voici les positions défendues dans le rapport auxquelles la FGBT ne peut pas adhérer :
- L’approche déséquilibrée du tax-shift. Comme l’explique Rudy De Leeuw : La BNB met l’accent sur le pouvoir d’achat supplémentaire que la réforme de l’impôt des personnes physiques entraîne, mais elle oublie les factures en hausse et la diminution des allocations qui y sont liées. La FGTB souligne que l’enseignement, les transports en commun, l’électricité et l’eau sont devenus plus chers. Elle met aussi l’accent sur les augmentations de la TVA et des accises ….
- Dans la discussion sur la réforme des pensions, l’approche adoptée reste quantitative et les effets sur le travail soutenable et une fin de carrière vivable sont insuffisamment développés.
- La BNB appelle à un meilleur alignement de la formation des salaires sur l’évolution de la productivité au niveau sectoriel et de l’entreprise. Rudy De Leeuw: En fait, ceci revient à décentraliser la concertation salariale au niveau de l’entreprise. Alors que les chiffres du Conseil Central de l’Economie montrent que la loi de 96 fonctionne dans sa forme actuelle. De même, la remise en question de la rémunération sur la base de l’expérience n’est pas acceptable pour nous.
- Les marges supplémentaires que les entreprises recevront à la suite des réductions de cotisations patronales ne peuvent pas, selon la BNB, être converties en salaires. La FGTB se demande pourquoi les dividendes et bonus ne sont pas ici pris en considération.
Le président de la FGTB ne peut donc souscrire au rapport dans sa totalité, même s’il en soutient certains points. Des points que la FGTB rappelle systématiquement quand elle interpelle la politique de ce gouvernement de droite.
Le rapport reconnaît que des efforts s’imposent au niveau des recettes, notamment sous forme d’une lutte renforcée contre la fraude et l’évasion fiscales.
Le rapport souligne l’importance des investissements dans les infrastructures, la formation et le développement durable. Il rappelle aussi que la réduction des inégalités sociales est considérée comme un bénéfice pour la croissance économique.
Le rapport reconnaît aussi que la baisse des chiffres du chômage s’explique en partie par les exclusions du droit aux allocations de chômage et qu’il y a un impact négatif de la modération salariale sur la demande intérieure à court terme.
Enfin, la BNB souligne également le gros problème de financement que pose le tax-shift.
Rudy De Leeuw: Cette année encore, je ne peux pas approuver le rapport, parce que je suis fondamentalement en désaccord avec la vision et la ligne idéologique du document. Trop souvent encore, les modérations demandées aux travailleurs sont considérées comme logiques, alors que ce sont justement les travailleurs qui sont le souffle de l’économie.”